Sexisme ordinaire en entreprise : ce qu’on ne dit pas toujours
Le sexisme en entreprise, ce n’est pas toujours flagrant. Pourtant, il est bien là.
Souvent, on ne le remarque pas. Pourtant, on le voit chaque jour.
Le sexisme en entreprise ne prend que rarement la forme de grandes tirades misogynes ou d’attouchements violents. Et c’est justement parce que cela reste discret qu’on ne s’en rend presque jamais compte. Il se manifeste souvent sous la forme de micro‑agressions ou de sexisme ordinaire.
Le sexisme ordinaire au travail
Il s’agit de comportements ou de remarques sexistes qui banalisent, voire normalisent, les violences faites aux femmes dans l’espace professionnel.
Les micro‑agressions passent souvent inaperçues, mais les dénoncer vous expose à être perçue comme « sans humour » ou « hystérique ».
Parmi ces remarques déguisées en plaisanteries :
- Le classique « Bah, tu as tes règles ? »
- Le compliment biaisé « Tu te débrouilles bien pour une femme »
Parmi elles, on retrouve le mansplaining, où l’on explique à une femme quelque chose qu’elle sait déjà, voire dans son domaine d’expertise. Ce comportement contribue à minimiser sa parole et ses compétences, et touche principalement les femmes.
Des conséquences lourdes
Ces attitudes silencieuses mais constantes ont un impact réel : des femmes moins écoutées, moins valorisées, et souvent freinées dans leur parcours professionnel — à commencer par la hiérarchie.
Quand le sexisme se cumule…
Les micro‑agressions sexistes peuvent aussi s’ajouter à des discriminations racistes, religieuses ou liées au handicap. Une femme noire peut alors subir ce que l’on appelle une double peine.
Pour le visualiser, imaginez des patates distribuées à chaque agression :
- Homme blanc diplômé : 0 patate
- Femme blanche diplômée : 1 patate
- Femme noire diplômée : 2 patates… et la liste continue
Des chiffres qui font réfléchir
En Île‑de‑France, 18 % des candidat·e·s à fort prénom d’origine maghrébine obtiennent un entretien pour un poste de cadre administratif, contre 25 % pour celles aux prénoms « de référence », à CV équivalent (1).
Toujours pour un poste d’aide‑soignante : 37 % vs 45 %. (2)
Dans une étude de l’Institut Montaigne (3), un candidat masculin perçu comme musulman (ex. Mohammed) a 4,7 % de chances d’obtenir un entretien, contre 17,9 % pour « Michel » (profil similaire), soit 4 fois moins.
Comment lutter ?
Il faut réagir sur-le-champ, dénoncer, et porter l’affaire aux Ressources humaines si les comportements persistent.
Heureusement, de nombreuses entreprises incluent désormais la lutte contre le sexisme dans leurs politiques RSE. Chez Divrsitee, nous développons des serious games en VR pour faire ressentir ces situations invisibles – un moyen efficace pour sensibiliser, dénoncer et transformer les voix quotidiennes de l’entreprise.
Sources citées :
(1) Observatoire des inégalités+1Wikipédia+1.
